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Sur le plan de l’accessibilité dans la ville de Conakry où se trouve la moitié des abonnés téléphoniques de Guinée, c’est Orange qui est en tête, suivie de Cellcom. MTN occupe la troisième place et Intercel ferme la marche, selon le rapport. Mais, le directeur général Moustapha Diaby de l’ARPT n’en a pas parlé dans sa communication.
Autre grief, le rapport s’est contenté de 22 villes en contradiction avec les cahiers de charge qui font obligation à tous les opérateurs téléphoniques de couvrir l’ensemble du territoire national. Selon les critiques, l’ARPT a fait exprès (par incompétence ou mauvaise foi ?) de faire le blackout sur les efforts de couverture du territoire national des autres opérateurs et le leadership d’Orange Guinée en matière de couverture, comme si cela n’était pas important.
Sur la qualité de la voix, le cabinet tunisien SFM, qui avait été choisi pour faire cet audit car il était le moins disant, selon l’ARPT aurait utilisé un instrument de mesure obsolète aujourd’hui appelé « tems ». Cet instrument n’est pas capable de déchiffrer les codecs AMR utilisés par les réseaux d’Orange et de Cellcom, selon nos informations.
« Ces critères de qualité de réseaux sont utilisés dans les pays où tout le territoire national est entièrement couvert par plusieurs opérateurs concurrents. En Guinée, ce n’est pas le cas et la priorité est d’abord la couverture nationale. C’est comme si l’ARPT veut décourager les opérateurs Orange et Cellcom, qui ont le plus investi ces dernières années pour désenclaver nos villes et villages. A moins que ce ne soit un subterfuge pour obliger Orange et Cellcom à réinvestir sur les équipements existants et faire du surplace, toute chose qui permettra ainsi insidieusement MTN Areeba à rattraper son retard dans le déploiement sur le territoire national sur ses concurrents », accusent sous cap des responsables du secteur de télécommunication.
Le DGA de l’ARPT, Oumar Koulibaly dément ces accusations : « Ma conscience professionnelle m’impose de ne pas répondre à des jugements sur des personnes. Tous les opérateurs ont été associés à toutes les procédures d’appel d’offres. Notre méthode est appréciée dans la sous-région et en Afrique. »
A la question de savoir pourquoi seulement 22 villes, alors que la Guinée a 333 préfectures et sous-préfectures, Koulibaly justifie : « Il s’agit d’échantillons choisis en fonction de la densité de la population. Ce n’est pas toutes les villes qui sont couvertes. On ne peut pas auditer toutes les villes. Il ne sert à rien d’aller dans une ville où il n’ya qu’un seul opérateur ». Sic !
« La qualité de service au delà de l'amélioration de la qualité technique de l'opérateur sert surtout à minimiser la gêne qu'il cause aux usagers de son service. Par conséquent, l’ARPT devrait faire les mesures dans toutes les préfectures même si c'est un seul opérateur qui est présent. Ce n'est pas parce qu’il est seul qu'il doit donner un service bas de gamme par exemple, ce qui serait contraire aux recommandations des conventions et des cahiers des charges. Et la couverture nationale dont on parle est constituée par la couverture en territoire et la couverture en population selon les cahiers des charges ; les opérateurs ont l'obligation pendant les 3 premières années d'établissement d'atteindre toutes les couches de la population », affirme un spécialiste au micro de Guinéenews©.
La question que moult observateurs se posent aujourd’hui est de savoir pourquoi l’ARPT met autant de moyens pour remettre en selle la compagnie MTN, qui a pourtant perdu sa place de leader en 2013, quitte à ignorer les indicateurs standards que sont le nombre d’abonnés, le taux de couverture du territoire national, le taux de pénétration, etc.?
En analysant le rapport de SFM, on constate avec amertume le manque de conclusion qui aurait pu permettre au citoyen lambda de comprendre aisément lequel des opérateurs est premier quoique les indicateurs essentiels (le nombre d’abonnés et de couverture nationale) indiquent clairement la suprématie d’Orange Guinée au détriment des autres opérateurs de téléphonie en Guinée. À celui-ci, s’ajoute le manque de signature sur ledit rapport.
« En temps normal, lorsqu’un cabinet ou un consultant effectue un tel travail, la logique voudrait que le rapport soit signé avec des conclusions et recommandations précises qui pourraient permettre aux opérateurs de téléphonie d’améliorer la qualité des services techniques offerts aux clients. Que dire du coût de ces études commanditées par l’ARPT à la tunisienne SFM ? », fustige ce spécialiste des télécoms.
Interrogé pour savoir pourquoi le rapport manque de conclusion, le DGA de l’ARPT relative : « Nous gardons la conclusion pour nous-mêmes ».
« Ceci remet en cause le caractère impartial et le manque de transparence de l’ARPT dans la vraie régulation des télécoms en Guinée… », proteste un agent technique de la défunte Sotelgui.
Avec autant de complaisance et de favoritisme pour MTN Areeba par les autorités de régulation des télécommunications en Guinée, on comprend mieux pourquoi soixante sept ingénieurs en télécoms sont en train d’être licenciés avec seulement trois mois de salaire comme mesure de compensation financière.
De l’avis de plusieurs spécialistes en télécoms interrogés par Guinéenews©, MTN a été victime de sa propre turpitude pour avoir refusé d’investir pendant au moins deux ans sur ses infrastructures en Guinée. Raison évoquée selon un agent de la maison, l’État guinéen, à travers l’ARPT lui avait imposé de payer la plus value de sa cession avec Investcom, soit un montant de 15 millions d’euros. Conséquence, l’administration générale de MTN-Areeba-Guinée avait décidé de geler les investissements sur ses opérations techniques jusqu’à nouvel ordre.
En effet, pour rattraper son concurrent, MTN a sous-traité une partie de son département technique à l’opérateur chinois Huawei. Cette sous-traitance a entrainé des licenciements dans toutes les opérations du Groupe MTN en Afrique (Cameroun, Nigeria, Côte d’Ivoire, Soudan du sud, Bénin, Ghana). Néanmoins, cela a été fait à la satisfaction totale des parties en jeu dans tous ces pays. A titre d’exemple, nous publions le protocole d’accord de séparation à l’amiable de MTN Cameroun qui a quasiment la même législation de travail que la Guinée.
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