Face au déclin du PC, Microsoft n'a plus d'autre choix que d'accélérer dans le mobile. Le rachat de Nokia était l'une des solutions pour y parvenir.
Le rachat de Nokia illustre la nouvelle stratégie de Microsoft qui souhaite faire évoluer son modèle d'éditeur de logiciels vers une entreprise de terminaux et de services, semblable à Apple. Son patron Steve Ballmer, sur le départ, a modifié l'organisation du groupe en conséquence. Mais les échecs successifs de l'américain au cours des dernières années - à l'exception notable de la console de jeu vidéo Xbox - dans sa tentative d'intégrer dans un même produit le matériel, le logiciel et les services n'incitent pas à l'optimisme, quant à la réussite de cette nouvelle stratégie. Dernier exemple en date : la tablette Surface, lancée l'an dernier en même temps que le nouveau système d'exploitation Windows 8, et dont les mauvaises ventes ont contraint le groupe à passer une charge de 900 millions de dollars dans ses comptes, à l'issue de l'exercice clos le 30 juin.
Si le défi du mobile paraît difficile à relever pour l'instant, Microsoft fait néanmoins figure de favori pour se poser en véritable alternative aux deux leaders Apple et Samsung. Dans un secteur en pleine concentration, qui voit disparaître peu à peu toutes les anciennes gloires - BlackBerry devrait être le prochain sur la liste -, le géant du logiciel peut compter sur de solides finances pour persévérer sur ce marché ultraconcurrentiel. La bataille que se livrent les différents acteurs de l'industrie coûte cher, que ce soit en développement de produits ou en marketing. Alors que le marché du smartphone arrive à saturation dans les pays développés, la conquête de nouveaux clients se fera nécessairement via de lourds investissements. Sur ce terrain, l'éditeur de Windows a les moyens de concurrencer les géants Apple et Samsung. La firme de Redmond dispose d'un matelas de cash d'environ 70 milliards de dollars.
Dans sa tentative de conquête du monde mobile, Microsoft pourra surtout tirer parti de l'une des principales caractéristiques de Nokia : sa présence dans les pays émergents. Le finlandais jouit encore d'une forte notoriété dans ces régions où le smartphone reste minoritaire. Les ventes de téléphones portables classiques représentent encore un peu plus de la moitié du chiffre d'affaires de sa division mobiles. Ces territoires seront, à n'en pas douter, le prochain terrain de chasse des géants du secteur, même si Apple ne semble pas encore prêt pour l'instant à sacrifier ses marges pour y parvenir. Afrique, Inde, Chine ou Indonésie... c'est là-bas que se trouve le prochain milliard de mobinautes, selon les analystes. L'émergence d'une classe moyenne dans ces pays pousse les utilisateurs de portables classiques à se convertir au smartphone et à l'Internet mobile, à l'instar de ce qui s'est passé en Europe ou aux Etats-Unis il y a cinq ans. Le nouveau duo a clairement un rôle à jouer sur ces marchés, où les fabricants locaux, comme Lenovo, ZTE ou Xiaomi en Chine, investissent déjà beaucoup. Face au déclin du PC, Microsoft n'a de toute façon plus d'autre choix que d'accélérer dans le mobile.
Le rachat de Nokia fait partie d'une des solutions pour y parvenir. Reste désormais à trouver l'homme (ou la femme) providentiel(le) qui sera capable d'exécuter cette stratégie.
Les points à retenir
L'annonce du rachat de la division téléphonie mobile de Nokia illustre la nouvelle stratégie de Microsoft, qui souhaite faire évoluer son modèle d'éditeur de logiciels vers une entreprise de terminaux et de services, semblable à Apple.
Si le défi du mobile paraît difficile à relever, la firme de Redmond peut compter sur de solides finances pour persévérer sur ce marché ultraconcurrentiel.
Microsoft pourra surtout tirer parti de l'une des principales caractéristiques de Nokia : sa présence dans les pays émergents, prochain terrain de chasse des géants du secteur.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci de nous laisser un message, nous vous répondrons des que possible.