Accéder au contenu principal

Technologies : la drague 3.0 débarque en Afrique

Internet a largement modifié les comportements sociaux dans le monde. Et l’Afrique n’est pas épargnée par ce vent technologique venu du Nord. Ainsi, après l'euphorie des rencontres 2.0 symbolisée par Facebook ou Meetic, une application de rencontres par géolocalisation, sur smartphone, fait entrer le continent dans la drague 3.0

La drague 3.0 débarque silencieusement en Afrique. Les nouvelles applications de rencontre permettent de rencontrer des personnes qui se trouvent dans un rayon défini autour de soi, grâce à la géolocalisation de son téléphone portable. Tinder, premier outil du genre, a été lancé en septembre 2012 et a très vite séduit des millions d’utilisateurs aux États-Unis et en Europe.
Sur le continent, si Facebook reste la référence pour rencontrer l'âme soeur, les applications comme WhatsApp ou Viber sont déjà installées dans le quotidien des internautes. Dans cet univers hautement concurrentiel, Tinder, qui était destiné d'abord au marché occidental et y a connu un succès foudroyant, se fraye en douceur un chemin sur les millions de téléphones connectés en Afrique.

Une affaire de grandes villes.
Igor est rentré à Abidjan en décembre 2014, après ses études en France. Il ignore alors complètement que l’application téléchargée quelques mois auparavant à Paris pouvait le mener à de belles découvertes. "Un soir en pianotant sur mon téléphone, je tombe sur l’icône de Tinder. Je décide de lancer juste pour voir si ça marcherait", explique-t-il. L’outil lui propose alors une dizaine de profils correspondant à son critère de recherche dans un périmètre de 20 km. Commence alors "une aventure passionnante" faite d’échanges et de rendez-vous avec ses nouvelles amies.


En Afrique, le phénomène reste marginal et surtout cantonné à de grandes villes comme Dakar, Abidjan ou Nairobi (Kenya), où il existe notamment d'importantes communautés d'expatriés ou de binationaux. Dans un rayon de 50 km par exemple, Dakar affiche une centaine de profils, un peu moins que Nairobi et Abidjan. En Afrique du Sud où l'application est populaire, les classes sociales favorisées semblent plus concernées, comme l’explique un journaliste français sur place.

Une fonctionnalité récente et payante de l’application est particulièrement prisée par les binationaux : la possibilité de choisir un lieu sans y être et ainsi rechercher les personnes autour. Assane, Franco-sénégalais de 27 ans qui séjourne en ce moment à Dakar avoue avoir essayé de trouver des personnes autour de Dakar quelques jours avant son séjour, pour préparer le terrain. "Je savais qu’il y aurait moins de personnes à Dakar comparativement à Paris, mais je me suis dit qu'il fallait jouer le jeu", explique-t-il. S’il n’a pas pu trouver (pour l'instant) l’amour dans son pays d’origine grâce à Tinder, il est heureux de s’être "facilement fait de nouveaux amis".

De nombreux obstacles à la vulgarisation de Tinder 
Si le phénomène touche particulièrement les personnes qui se déplacent entre l’Afrique et l’Occident, Tinder entre timidement dans les habitudes de quelques technophiles africains. Au Nigeria par exemple, un site internet a classé l'application parmi les cinq sites de rencontre les plus populaires du pays.

Pourtant installer Tinder peut s’avérer un véritable parcours du combattant, tant par la faiblesse des débits d’internet que par les difficultés inhérentes à un système initialement destiné aux marchés européens et américains. De nombreux utilisateurs signalent par exemple avoir eu des problèmes de réception du code d’activation. "J’ai dû patienter des heures pour installer l’application. Et quand j’ai pu le faire, le code envoyé était erroné. Il m’a fallu au moins trois jours pour réussir le processus", explique Brice, un jeune Ivoirien qui s’y est mis depuis quelques jours.

Pour l’heure, aucune initiative similaire n'est signalée sur le continent. Mais les spécialistes expliquent que la probabilité de voir éclore très prochainement des applications africaines est très forte. "Aujourd’hui, l’Afrique du Sud et le Kenya arrivent en tête des pays qui utilisent le plus Tinder en Afrique et il est fort possible que des startups s’activent en ce moment même pour lancer des applications adaptées à nos réalités", indique Aphtal Cissé, entrepreneur du web et des réseaux sociaux au Togo.

En attendant, l’accès internet à haut débit reste le principal frein à une utilisation généralisée d’une application de rencontre par géolocalisation. Ce type d'outil nécessite également des téléphones à processeurs adaptés, donc des appareils très chers à acquérir pour une grande partie des technophiles africains.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ouganda: Assistance médicale par mobile

Alors qu’il y a quelques mois, nous vous parlions de l’effet qu’a eu le mobile dans le domaine de la santé en Afrique , les innovations continuent. En Ouganda , la société  TMCG (The Medical Concierge Group) a lancé un service d’assistance médicale par mobile . Il s’agit d’une plateforme depuis laquelle les détenteurs de mobile peuvent demander une aide médicale. Ils y seront mis en contact avec des médecins, pharmaciens, secouristes et autres services d’ambulance, suivant leurs besoins. Le service est accessible par SMS, appels et chat vidéo. Le centre d’appel de TMCG se situe à Rubaga où toutes les personnes qui appellent reçoivent des conseils médicaux par téléphone et peuvent être redirigées vers leur fournisseur de soins médicaux préférée. Inaugurant le service, le Dr Elioda Tumwesigye , ministre d’Etat en charge de la santé espère qu’il permettra d’améliorer le ratio patient-docteur et contribuer ainsi au recul de plusieurs maladies.

Guinée : les tronçons du backbone national de fibre optique déjà déployés, seront mis en service d’ici la fin de l’année

Agence Ecofin: - Selon Mamy Diaby,  le directeur général adjoint de la Société de Gestion et d’Exploitation du Backbone National (SOGEB), les tronçons du backbone national de fibre optique déjà déployés, seront mis en service d’ici la fin de l’année. Il s’agit des  axes Conakry-Boké; Conakry-Mamou; Mamou-Labé, Mamou-Kankan, Mamou-Faranah, Kolaboui-Kamsar et Tanéné-Fria, qui sont des axes majeurs prioritaires. Au cours d’un entretien accordé au site d’information  mosaiqueguinee , le numéro 2 de la SOGEB a expliqué que  « la mise en exploitation (mise en service) de ces axes, permettra de résorber la demande capacitaire du pays à hauteur de 80% ».   D’après Mamy Diaby, le lancement commercial de ces tronçons de fibre optique est imminent  « car notre business model, business plan, le catalogue de services et le catalogue de prix sont prêts » . Il a souligné qu’en  « termes de développement de l’industrie des Technologies ...

Media Guinée: arrivée de la première chaine de télévision guinéenne sur internet

La direction de GuinéeTV1 première chaine de télévision guinéenne sur internet a le plaisir de porter à la connaissance des internautes et des téléspectateurs qu’ils ont maintenant à l’achat d’un décodeur à un prix très attractif : - La possibilité de capter les huit (8) chaines de télévision Guinéenne, - Toutes les nouveautés des théâtres guinéens et africains, des documentaires, (environ plus de 1200 théâtres, 152 chaînes internationales grâce à notre décodeur GTV-D). www.guineetv1.com est l'adresse internet de la nouvelle chaîne de télévision par internet Cela est une façon de permettre aux guinéens de la diaspora et aux amis de la Guinée à travers le monde d’être au parfum des réalités du pays. Ce décodeur ne fonctionne que sur internet et non sur le réseau câblé de télévision, ceci dans le monde entier. Nos images sont diffusées en qualité HD. De plus, une application est disponible sur les portables de marque Smartphone, Iphone, Ipad, Samsung et Nokia. V...